5ème PRÉCEPTE :
ICI ET MAINTENANT, JE SUIS BIENVEILLANT AVEC LES AUTRES
Hito ni shinsetsu ni : Sois bon avec les autres
« Dans la dimension universelle, il n’y a aucune distinction entre soi et les autres, il n’y a que l’existence d’une seule âme. “Être bon avec les autres” est synonyme d’être bon avec soi-même ».
Hiroshi Doï,
membre de la Reiki Usui Ryoho Gakkaï et fondateur du Gendaï Reiki Ho
« Je vous donne un nouveau commandement : aimez-vous les uns les autres »
Evangile selon St-Jean, 13 :34
Le 5ème précepte du Reiki est probablement le plus difficile. Le 5ème précepte est celui de l’amour inconditionnel.
« Sois bon avec les autres » pose un certain nombre de questions. Comment être bienveillant avec les autres, et que signifie « être bienveillant » dans le quotidien ?
Pourquoi être bienveillant lorsque l’on subit des agressions ?
Lorsque l’on voit le monde comme un tout, composé de différentes parties, nous pouvons considérer que chaque partie du tout influence toutes les autres. Nos pensées, nos paroles et nos actions ont un effet sur le monde. Protéger l’environnement permet de vivre sur une belle planète, agir avec douceur abaisse le niveau de tension générale, promouvoir des valeurs morales saines permet de contribuer à un monde plus juste.

Or, il est fréquent de se comporter comme étant séparé du tout. Nous pouvons penser que les autres n’ont pas et n’ont jamais eu d’influence sur nous.
De ce point de vue, nous n’avons jamais eu d’influence sur les autres, et notre comportement quotidien ne concerne que nous mêmes.
Voir le monde de cette manière nous pousse à développer des valeurs égoïstes, et à chercher des plaisirs purement matériels, sans amour, sans partage, ni communion. De ce point de vue là, nous n’avons rien de mieux à faire que de nous consommer les uns les autres.
Un autre point de vue consiste à voir l’Univers comme un grand champ vibratoire, où chaque partie résonne avec toutes les autres. De ce point de vue, chacun de nos gestes ont une conséquence sur l’Univers.
Notre façon de traiter la nature influence le global, la manière de traiter les autres êtres humains influence la société, la manière de nous traiter nous-mêmes influence le monde qui nous entoure. Nous façonnons le monde, à chaque seconde, par nos pensées, nos paroles et nos actions.
Nous sommes tous interdépendants. De même que nous sommes le fruit de l’éducation que nous avons reçu de la société, de même notre comportement dans la société la pousse dans un sens ou dans l’autre, créant chaque jour le monde dans lequel nous vivons. Si nous souhaitons vivre dans un monde de justice et de bienveillance, nous devons pour cela planter les graines de l’amour.
Être bienveillant avec les autres c’est prendre soin du monde
Est-ce que nous sommes pour autant responsables de ce que nous voyons aujourd’hui dans notre monde ? Comment ressentir de l’amour face aux violences, à l’égoïsme et aux multiples injustices de tous les jours ?
Ce précepte est celui de l’amour inconditionnel, car il nous parle d’humilité.
Pour développer notre humilité, nous devons aborder la question du point de vue. Ma vision du monde est ce que j’en vois, en regardant à travers mes propres yeux. Depuis mon point de vue, je juge que certaines choses sont bonnes, et d’autres mauvaises. Mon point de vue sur le monde dépend de mon éducation, de mes expériences, et de multiples autres facteurs. Il ne s’agit pas de la réalité, mais d’une façon particulière de voir le monde.
Lorsque l’on croit que notre point de vue est la vérité absolue, nous confondons « croyances » et « Vérité ». Nos croyances évoluent et changent en permanence. Ce que nous considérons comme « vrai » sera « faux » demain, la plupart du temps.
C’est pourquoi il est important de prendre conscience que notre point de vue et nos opinions personnelles ne sont pas des Vérités Universelles. Or, la plupart du temps, nos points de vues deviennent des jugements sur les choses, les gens, sur la vie et tout ce qui nous entoure.
Le Juge Ment. Notre juge intérieur prétend que notre point de vue personnel est une Loi absolue qui doit être appliquée à tout. Si nous n’y prenons pas garde, nos croyances personnelles deviennent des Lois dont nous tirons des jugements que nous imposons à tout le monde.
L’humilité nous permet de considérer nos opinions et croyances comme un point de vue, qui évolue et qui change, et ainsi de respecter le point de vue des autres, sans jugements.
Nos jugements classent, divisent, découpent le monde en séparant ce qui a une valeur élevée de ce qui n’en a pas. Nous donnons des punitions et des récompenses en fonction de nos jugements personnels. Le jour où nos jugements changent, et que nous nous mettons à aimer ce que nous détestions hier, le juge continue de mentir et change les lois.
Nos jugements sont basés sur nos points de vue personnels. La vision du bien et du mal peut être comparée à une autoroute à double sens. Nous roulons dans un sens et le mal roule dans le sens inverse. Pour ceux qui viennent d’en face, nous sommes le mal et ils sont le bien. Pour deux partis politiques, le mal est le parti politique opposé. Bien qu’en démocratie, ce soit la majorité qui décide, ça ne veut pas dire qu’elle soit dans la Vérité. La Vérité est bien au-delà des points de vue, de nos croyances et de nos jugements.
L’humilité c’est savoir que nos points de vue dépendent de nos croyances personnelles, et qu’ils ne sont pas des lois universelles.
Etre humble signifie comprendre que nous ne sommes qu’un seul pétale d’une fleur immense, et non la fleur toute entière.
L’humilité est une attitude de liberté, d’amour et de respect. D’un point de vue vibratoire, le fait de savoir que nous ne sommes qu’une seule partie du tout nous élève de manière incommensurable.
Nous libérer du jugement élève notre niveau de conscience
L’humilité de dire « j’aime ou je n’aime pas » au lieu de « c’est bon ou c’est mauvais » libère et allège celui qui se place dans cet état d’esprit.
Le jugement sépare, et hiérarchise. Le jugement domine, méprise et enferme.
L’humilité permet de se développer librement. De s’occuper de notre propre développement, d’avancer sur notre propre route, selon nos valeurs personnelles. Cela permet de nous replacer dans l’harmonie qui nous entoure, à notre juste place, celle que l’on perçoit et ressent fondamentalement, libre des jugements erronés imposés par notre environnement.
Se libérer du jugement avec humilité nous rend libre et perméable à l’amour. Cela nous permet de changer rapidement, et de voir chez l’autre sa belle part. Cela nous permet d’évoluer vers ce que l’on a de meilleur, simplement en écoutant ce que l’on aime (qui nous attire) et ce que l’on n’aime pas (ce qui nous repousse) et ainsi à mieux connaître le monde.
Lorsque nous nous sentons en désaccord avec les paroles et les actions d’un autre, nous agissons en faisant de notre mieux pour respecter nos valeurs profondes. Pour défendre la justice, nous devons d’abord nous interroger fondamentalement sur ce qui est juste de notre propre point de vue.
Qu’est-ce que le bien, et qu’est-ce que le mal ? Et quelles sont nos références pour le dire ?
Il est possible de défendre notre vision de la justice sans jugement. Et alors nous sommes sur une voie d’évolution, celle qui inclut l’amour inconditionnel. Si nos valeurs sont fondamentalement opposées à celles des autres, c’est un devoir de les défendre. Nous pouvons être bienveillant avec nos ennemis. Et faire justice sans ressentir de haine.
L’AMOUR EST UN CHOIX
Nous serons capables de défendre notre différence avec bienveillance lorsque nous serons libérés du jugement.
Nous ne sommes ni pires, ni meilleurs que les autres. En prenant conscience de cela, nous sommes libres de marcher sur notre propre route, libres de nous tromper, de changer, libres de voir tout ce qui nous était invisible lorsque nous étions prisonniers du jugement, et libres d’aimer, spontanément, sans avoir à le justifier.